Exposition

Des chercheurs et des artistes issus de deux écoles voisines (École normale supérieure et École nationale supérieure des arts décoratifs) ont élaboré ensemble une exposition originale qui permet à un large public d'accéder aux résultats de la recherche récente en anthropologie sociale.

L'exposition propose de découvrir l'univers, la vie, les espoirs et les inquiétudes de ceux qui participent au processus de redistribution des terres au Brésil, où le slogan de « Réforme agraire » a pris une nouvelle actualité avec l'élection de Lula à la présidence de la République. Au-delà du mot d'ordre et des images fortes qu'il évoque, on ne trouve ni des masses anonymes, ni des héros, mais des hommes et des femmes qui vivent diversement ce processus.

Dans la région des grandes plantations de canne à sucre du Nordeste au Brésil, un puissant mouvement d'occupations de terres, associé à une politique de « réforme agraire » menée par le gouvernement brésilien, donne depuis quelques années à un certain nombre d'individus et de familles la possibilité nouvelle d'acquérir une terre et une maison, et donc d' « être chez soi ». C'est ce passage d'un monde vécu à un autre que montre l'exposition, dont le titre reprend les paroles d'un bénéficiaire de la redistribution des terres, expliquant ce qui a changé dans sa vie : « Nous sommes devenus des personnes », c'est-à-dire des « êtres humains », ce qui a un sens fort dans cette région marquée par l'esclavage.

L'exposition est réalisée à partir d'une enquête de terrain au sud de Recife, effectuée en commun par le Département d'anthropologie du Musée National (Rio de Janeiro) et le Département de sciences sociales de l'École normale supérieure (Paris). Dans le travail des anthropologues, la parole des acteurs est centrale : ceux-ci ne sont pas de simples « objets d'enquête » ou les sujets muets de photographies offertes au regard du visiteur, mais des partenaires. Leurs témoignages sont un élément essentiel de l'exposition, aux côtés des portraits, des paysages, et des scènes de la vie quotidienne.

Plan de l'exposition

L'idée centrale de l'exposition, issue d'une enquête de terrain sur les occupations de terre dans le sud de l'état du Pernambouc au Brésil est de montrer le passage d'un monde vécu à un autre. Pour mettre en scène cette transformation et la façon dont elle est vécue, l'exposition compte trois grandes parties, qui représentent les temps forts du parcours suivi par les bénéficiaires :

Le monde de la canne

— L'héritage de la canne à sucre
— La plantation : protection et dépendance
— Une industrie en crise
— Des plantations aux villes
— « Luttons ensemble pour la réforme agraire »

Les campements

— Occuper
— Vivre au campement
— Attendre

Être chez soi

— « Maintenant, on est chez nous »
— L’apprentissage d’un nouvel univers
— Nouveaux paysages, nouvelles cultures
— Espoirs et inquiétudes
— Une maison en dur

Informations pratiques

Du 22 mai au 12 juillet 2003, une exposition réalisée par l’École normale supérieure (ENS) et l’École nationale supérieure des arts décoratifs (Ensad)
ENS 45, rue d’Ulm Paris 5e - Galerie de la bibliothèque (1er étage escalier C)
9 h - 19 h Entrée libre

À l'invitation de Benoît de L'Estoile, Lygia Sigaud donnera une conférence sur Réforme agraire et transformations sociales au Nordeste : de l'enquête à l'exposition, le mercredi 21 mai 2003 � 17h30, à l'ENS salle Dussane.

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